Nous nous sommes rendues dans les terres, à la rencontre de travailleurs extraordinaires qui tissent les pagnes traditionnels appelés Baoulé, le tout à la main ! C'était à la Coopérative des tissérands de Bomizambo.
Dans tous les matériels utilisés, j'ai uniquement reconnu les cônes de fils, en bois !
L'un d'entre eux m'a confié qu'ils aimeraient tellement avoir une machine pour leur permettre de gagner en rapidité car ils font absolument chaque étape à la main : de la teinture des fils, du tissage, l'assemblage, etc.
Un pagne fait un peu plus de 2 mètres Chaque pagne est l'association de 10 bandes tissées assemblées entre elles. Il faut environ 1 semaine pour faire une bande.
Les pagnes Baoulé sont très rares et sont apparentés au tissu "Kenté" du Ghana voisin. Les pagnes Baoulés sont reconnaissables entre mille. Chaque couleur a une symbolique précise. Ces étoffes sont gardées précieusement par les familles comme des trésors. Elles sont échangées par les familles à l'occasion de fiançailles, de mariage ou encore de funérailles. C'est après une étude approfondie du pagne que les différents degrés de richesse et d'élévation sociale sont établies.
Ces pagnes Baoulés sont beaucoup plus onéreuses que les tissus wax en coton retrouvés sur les marchés et qui sont eux fabriqués de manière industrielle. Ces pagnes représentent une forme de raffinement de part leur qualité, leur symbolique et leur rareté.
J'ai adoré leur environnement de travail, il faisait une chaleur à tomber et les tissérands travaillaient à l'ombre des manguiers, entourés d'enfants qui n'étaient pas à l'école ce jour-là, c'était l'occasion pour eux d'apprendre les gestes du tissage.