Rappelons quelques définitions avant de démarrer…
Tissu : matériau obtenu par l’assemblage de fils entrelacés entre eux de différentes manières possibles : tissé ou maillé.
Textile : ce qui est susceptible d'être tissé, qui peut être divisé en fil que l'on peut tisser.
Tissage : action d’entrecroiser des fils ou des fibres pour fabriquer un tissu.
Il existe 3 familles de fibres qui donnent la nature de leur composition aux tissus : les fibres naturelles, les fibres artificielles et les fibres synthétiques.
Comme leur nom l’indique, les fibres naturelles proviennent de fibres végétales ou animales qui sont obtenues par transformation physique ou mécanique de cette matière première naturelle, sans que leur composition soit modifiée.
Les fibres végétales sont très connues et répandues pour le textile. Nous avons le coton, le bambou ou encore le lin. En tant que normande adoptive que je suis, je suis très heureuse de savoir que la majorité de la production mondiale de lin provient de la Normandie. Le lin était jusqu’à peu envoyé en Asie dans sa totalité pour sa filature. Depuis peu (2021), de plus en plus d’étapes de production sont à nouveau réalisées sur le territoire français, des machines sont rapatriées d’Asie pour assurer le retour de cette production qui se veut de plus en plus local, éthique et respectueuse du produit et de la planète : un vœu de la part des consommateurs mais également de la part des industriels.
Fibres naturelles :
Les fibres végétales peuvent provenir de différentes parties de la plante. Le lin, le chanvre, le jute proviennent des tiges de la plante par exemple. Le coton provient quant à lui des graines, alors que le raphia provient des feuilles. Savez-vous qu’il existe du cuir d’ananas ? Ce cuir est obtenu à partir des feuilles de ce fruit.
Il y a également les fibres d’originales animales qui sont connues, on pense rapidement à la laine du mouton. On a aussi le cachemire très utilisé par les marques de luxe qui proviennent de la chèvre. On m’a offert une fois des mitaines avec de l’angora. J’avais encore mon petit lapin (une lapine en fait, elle s’appelait Doudou) de compagnie qui a vécu 7 ans. Je me souviens quand je les ai portées pour la première fois, j’ai eu l’impression d’avoir Doudou sous les doigts. J’ai regardé l’étiquette de composition et c’était de l’angora. J’ai fait don de ces mitaines à une recyclerie de vêtements…
Enfin comme dernière origine animale, il y a les sécrétions d’insectes qui permettent d’obtenir de la soie. Après le cuir d’ananas dont je vous ai parlé un peu plus haut, sachez qu’il existe également du cuir de poisson qui commence à être utilisé.
Les possibilités sont tellement grandes quand on imagine quelques secondes qu’il est possible de fabriquer un sac à main à partir de feuilles d’ananas !
Tout le monde sait à quoi ressemble le coton, un ananas ou un poisson. Je vous présente donc Doudou, vous comprendrez pourquoi j'ai refusé de porter de l'angora en partageant la vie de cette bouille d'amour !
Fibres artificielles :
Elles sont fabriquées à partir de matières premières naturelles que nous avons vu ci-dessus mais elles ont subit un traitement chimique. La plus répandue est la viscose, qui est obtenu à partir de cellulose régénérée. La cellulose est un composant de la paroi des cellules végétales et c’est la matière principale qui compose nos feuilles de papier !
Le caoutchouc et le latex sont eux-aussi des fibres artificielles, le latex correspond aux sécrétions blanches que l’on peut observer chez certaines plantes : vous cueillez un pissenlit vous observez un liquide blanc au niveau de la tige. Le caoutchouc quant à lui est obtenu à partir du latex, il provient principalement de l’arbre Hevea, arbres des régions tropicales, qui lors de l’incision de son tronc sécrète du latex et quand celui-ci coagule, on obtient du caoutchouc.
Fibres synthétiques :
Ces fibres sont fabriquées par synthèse en utilisant des composés chimiques à base d’hydrocarbures tels que le pétrole, le charbon ou encore la chaux.
Ces noms vous parleront certainement si vous allez jeter un œil aux étiquettes de compositions de vos vêtements et accessoires dans votre dressing : polyamide (nylon), polyester, polypropylène, élasthanne (ce qui donne l’élasticité aux tissus). Pour les moins connus, ils sont utilisés pour rôles bien spécifiques, notamment des tenues techniques comme par exemple le Klevar pour les gants anti-coupure/chaleur ou encore les tenues blindées balistiques tels que les gilets par balle.
J’aimerai m’attarder sur l’élasthanne quelques instants. Souvent en proportion faible (2-5%) dans la composition d’un vêtement fini, cette matière synthétique est présente en faible quantité car elle est souvent mélangée avec d’autres fibres telles que le coton ou encore le viscose. Cette faible quantité suffit pour apporter l’élasticité nécessaire et recherché par le fabriquant ainsi que l’aisance et le confort au vêtement. L’élasthanne est plus souple que le caoutchouc et peut s’étirer jusqu’à 7 fois sa taille. Une vraie prouesse car aucune fibre naturelle ne peut l’égaler !