Mon voyage en Côte d'Ivoire : nous y sommes !

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Je vais ce bilan par vous parler un peu plus d'Amandine. Certaines personnes penseront peut-être que j'ai activé le mode maxi lèche botte en écrivant tout ce qui va suivre. Mais quand on apprend à me connaitre, on comprend vite que ce n'est pas mon genre de cirer les pompes de quelqu'un.
Amandine qui a 30 ans sur le papier mais qui en a déjà vécu au moins 50, je ne l'avais jamais rencontré physiquement avant la veille de notre départ. Mon intuition m'a dit que nos caractères et personnalités seraient compatibles alors j'ai foncé pour la suivre à 7000 km, les yeux fermés.
Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de suivre l'un de ses lives mais elle dégage dans la vraie Vie la même énergie que dans ses lives. J'ai eu la chance de la regarder être Elle. Elle porte toute une famille sur ses épaules, elle a emmené Amagate wax  au bout du monde, je me demande si quelque chose lui fait peur dans la Vie d'ailleurs.
Elle va négocier, aller en RDV d'affaires avec des femmes ou des hommes, rien ne change, elle ne lâche rien, elle est féroce, elle ne se laisse en aucun cas marcher sur les pieds malgré son look d'européenne.
Elle va sortir d'un taxi en pleine rue pour aller secourir sa maman en train d'être raquettée (je m'en suis toujours pas remise d'ailleurs).
Elle peut rester sans dormir, sans manger, elle est toujours debout. Elle va observer longtemps, se méfier avant d'accorder sa confiance, elle va aimer fort, elle va pardonner, la liste serait tellement longue !
Je vous souhaite de la rencontrer !
Elle a veillé sur moi autant que sur sa propre fille, elle m'a donné à manger, elle m'a soigné, elle m'a mis en garde, elle m'a expliqué la Vie en Afrique, elle m'a raconté son enfance, elle m'a emmené dans sa famille où j'ai été accueillie comme l'un des membres.  Quel honneur ! Des moments calmes, paisibles, bienveillants et tellement agréables. Les sourires, la gentillesse, l'accueil.
Sa maman m'a donné un prénom africain :  Nglouaou qui signifie grande sœur si je me trompe pas.
Pour finir le voyage en beauté, j'avais acheté carrément trop de tissus donc je me suis retrouvée avec plus de 10 kg de trop dans chaque bagage... Je vous laisse deviner qui a laissé ses affaires à Abidjan pour me permettre de rentrer avec mes tissus dans ses bagages...
Pour ce qui est du pays... J'ai l'impression qu'il ne dort jamais. Il y a du mouvement jusque tard dans la nuit et dès tôt le matin. Il y a beaucoup de construction, de circulation, de monde tout simplement.

Rue d'Adjamé_Mon labo couture

J'ai aimé voir cette terre rouge qui me faisait rêver. J'ai beaucoup de respect pour toutes ces personnes que j'ai vu qui se débrouillent avec très peu et parfois presque rien pour vivre, survivre, très souvent avec un travail manuel, très physique, sous cette chaleur folle.
J'ai moins aimé les coupures d'eau pendant la douche avec les cheveux saturés de shampooing, la conduite très sportive pour ne pas dire plus que dangereuse des ivoiriens et la pollution par les déchets au sol.
J'ai retrouvé pas mal de point commun avec La Réunion où j'ai grandi. Que ce soit en végétation, en vocabulaire utilisé pour le créole réunionnais, certains outils utilisés pour la maison et aussi pour le mode de préparation de certains plats.
Je me suis sentie comme si j'étais chez la Grande Tante de l'Ile de La Réunion, c'est bizarre dit comme ça mais jai été heureuse de voir et d'entendre moi même toutes ces petites choses qui m'ont rappelé mon chez moi et qui je suis.

Abi et Moi_Mon labo couture

Enfin ... Je ne passais pas inaperçue à cause de ma couleur de peau sur le marché où nous sommes allées plusieurs fois. C'était marrant au début quand on m'appelait ''La Blanche'' ou ''Whity''.
Les enfants me regardaient avec de grands yeux ronds innocents parfois brillants pour certaines petites filles. Les dames parfois me fixaient ou se retournaient quand je passais. Je ne savais pas trop quoi en penser. Les hommes eux ... Certains sont très respectueux, d'autres au contraire sont très virulents, de quoi se sentir mal à l'aise et en insécurité. Je faisais attention d'avoir toujours Amandine dans mon champ de vision ou l'un de ses frère avec moi, même si elle me répétait que je ne risquais rien.


J'ai compris que la négociation des prix est culturelle. Les prix étaient évidemment plus élevés quand on me voyait arriver, que ce soit pour les tissus ou les taxis d'ailleurs. J'ai eu des moments où j'avais honte d'être là au milieu du marché, honte d'avoir la peau blanche.
Il y a quelque chose qui m'a particulièrement marqué et je terminerai là dessus, nous sommes allées dans un magasin de tissu, deux jours avant notre départ. Amandine négociait des prix, comme chaque professionnel qui se respecte le fait. J'étais avec elle dans le magasin, silencieuse, je contemplais les tissus. J'avais choisi ceux que j'allais acheter. Le gars du magasin au début de la négo lui a dit, sans me regarder, comme si j'étais pas là, ''si je négocie les prix pour toi, je veux femme blanche en échange''.
Je me suis sentie comme un objet, une monnaie d'échange. J'ai eu honte alors que je n'aurais pas dû. Je n'ai eu aucune réaction verbale tellement je n'en revenais pas qu'il puisse sortir un truc pareil sans même me regarder.
J'ai compris au fur et à mesure de ce voyage que la colonisation a laissé des marques encore tellement présentes et certainement douloureuses.
Ces personnes ne savent pas où je suis née, ces personnes ne savent pas qu'une partie de mes ancêtres vient d'Afrique et a subi le même traitement que les leurs.
C'est ma couleur de peau qui faisait foi et pas mon histoire, parfois la couleur de peau suggérait un portefeuille débordant de moyens aussi.
Heureusement tous ces hommes ne sont pas à mettre dans le même panier. Il y a aussi l'éducation qu'a reçu certains d'entre eux pour le respect de l'autre que j'ai ressenti.
Merci Amandine pour cette aventure incroyable que tu m'as fait vivre et que je n'aurais pas pu faire sans toi, je t'ai dit avant que l'on se quitte à Paris que tu es précieuse et formidable et je te le répète, merci à ton adorable famille de m'avoir accueilli.


Merci à vous de m'avoir lu jusqu'ici !

Déménagement à Cococdy

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